Boulette en short [Libre]

Qu'est-ce que ça pouvait être bon d'être enfin arrivée ! Le trajet avait eu beau court, j'avais eu l'impression que je n'arriverais jamais. Le temps de prendre mes quartiers au journal et tout... Pouah ! J'avais qu'une envie maintenant, me dégourdir les jambes.

J'avais donc décidé de prendre d'assaut le parc ! Quelle meilleur endroit pour courir ? Oh, y en avait sûrement pleins d'autres mais en tout cas, c'est le premier que j'avais trouvé. Vêtue de mon short fétiche (jamais lavé... j'déconne !) et d'un vieux t-shirt informe, j'étais prête à dépenser le surplus d'énergie que j'avais dans les pattes. Après quelques échauffements, je me mis donc à faire le tour du parc en courant. La journée était plutôt sympa, du genre ensoleillée, et de ce fait, le parc était carrément blindé.

Des enfants couraient de ci de là en riant, jouant à... J'sais pas. Chat ? Un petit couple de collégiens parlait sur un banc un peu plus loin, tandis qu'on pouvait voir des employés à la bourre pour aller au taf.

Ça fleurait bon la ville, l'animation et tout ça. Ce qui me refila finalement, un regain d'énergie. Je piquais un sprint pour attendre le fond du parc. Mais diantre ! Un petit garçon se tenait tout juste sur ma trajectoire et pas moyen de freiner. Et il était maintenant trop près pour le contourner. Il était maintenant. Ah ben ouais. Il était maintenant par terre en train de pleurer et moi avec (par terre, hein !)

Toute poussiéreuse, je tournais la tête vers le petit garçon et le scrutait de bas en haut. Ouais, en fait, ça allait. Il n'avait qu'un malheureux genou écorché. Pas de quoi fouetter un chat. Et pourtant, il pleurait de plus belle, tenant son genou comme s'il allait tomber. Avec un sourire contrit, je me penchais vers lui :

"Mince alors, va peut être falloir le couper !"

Il s'arrêta de pleurer quelques instants et me regarda, carrément flippé à présent.

"Heu...Je rigole. Je suis désolée de t'avoir fais tombé. Ça va ?"

Comme pour répondre à ma question, il pleura de plus belle. Ahhh... Les mioches. Ni une ni deux, sa mère arriva, scandalisée par la situation. Elle me regarda, puis regarda son fils et se mit à me traiter de pleins de noms pas jolis jolis. Enfin... Le mal était fais maintenant, alors, je me contentais de lui répondre en levant mes mains, paumes vers le ciel.

Elle attrapa son fils et repartit dans le sens opposé, continuant à gueuler. Je me retins quelques instants puis finalement, j'éclatais de rire. Comme quoi maman, c'était un boulot vachement stressant. Allait-elle se demander toute la nuit si son fils risquait de choper une infection, le tétanos et mourir ? Morte de rire, imaginant cette maman faisait un récit de cette journée à son mari, me décrivant comme irresponsable, batteuse d'enfant et j'en passe, je me laissais tomber allongée sur le sol. Faisait vraiment beau aujourd'hui.

C'était une magnifique journée. Il faisait à la fois beau et chaud. Shingen devait patrouiller au parc aujourd'hui. Lui préférait les bords de plage où les femmes étaient bien plus dénudées qu'au parc. Mais il n'avait pas vraiment choisit. Dans son uniforme, la chaleur lui était difficilement supportable, mais il n'en montrait rien. Il avait apprit à contrôler ses besoins, ses faiblesses. Il en avait fait tout un mode de vie. Tout était tranquille au parc excepté le faite que personne n’était en bikini. Au loin, il entendit des haussements de voix. une femme apparemment qui revendiquait les droits de son fils injustement renversé. Shingen ne s'était pas précipité, il tenta même de faire demi tour lorsque la mère, énervée, l’accosta.

"Monsieur l’agent ! C'est un scandale, une femme a renversé mon fils !"

La dame montra son fils au genoux écorché. Ce dernier avait les yeux rouges et bien qu'il avait arrêter de pleurer, il s'écoulait de son genoux un précieux liquide rouge. Essayant de prendre un air intéressé par son histoire, Shingen hocha la tête avec préoccupation.

"Elle est dangereuse faites quelque chose !"

C'était le moment d'agir. Après un dernier hochement de tête il quitta la mère et son fils pour se diriger vers la jeune femme en question. Elle riait comme si de rien était. Shingen en était étonné, il ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans le fait de renverser un enfant, mais peut-être riait-elle pour une autre raison. Lui en tout cas n'était pas emballé à l'idée d'aller lui parler de l'incident. Moins il travaillait, mieux il se portait.

"Bonjour mademoiselle."

Il s'inclina légèrement afin de la saluer.

"Boya Shingen. On m'a dit que vous perturbiez l'ordre public. J’aimerai votre versions des faits s'il vous plait."

Il sentait le regarde de la mère lui bruler la nuque. Shingen, lui, prenait son temps dans l’espoir qu'elle abandonne et parte soigner son fils. Ainsi il pourrait continuer sa ronde et faire comme s'il n'avait rien vu...

J'étais presque prête à piquer un roupillon au milieu du chemin quand une ombre traversa mon visage. Ah ? J'ouvris les yeux et je vis un visage. Mais... Du genre pas content content. Allons bon ? C'était le mari maintenant ? Je sais pas pourquoi mais je sentais que j'allais m'en prendre une. Cependant, j'étais prête à vendre chèrement ma peau.

Ni une ni deux, je me relevais pour lui faire face. Poussiéreuse, moi ? Si peu.

"Bonjour mademoiselle."

Méfiante, je m'inclinais à mon tour. Ma mère m'avait appris la politesse quoi (déjà que ça lui avait pris quelques années... la pauvre). Mais en tout cas, fort charmant ce jeune homme. Avec un peu de chance, mon charme légèrement pourrait opérer et m'éviter de me prendre un shoot. Ou des récriminations. En battant un peu des cils et en faisant la femme, ça pouvait marcher ! J'y croyais à fond, ouais ! J'étais une femme, j'avais du charme, de la présence... Ouais, non... Pas mon truc en fait ça.

"Boya Shingen. On m'a dit que vous perturbiez l'ordre public. J’aimerai votre versions des faits s'il vous plait."

Hein ? J'étais stupéfaite. Perturber l'ordre publique ? Fallait pas charrier ! J'avais juste (légèrement) bousculé un petit garçon. Et puis, moi aussi, j'étais une victime de ma maladresse. Je mis donc mon coude sous le nez du monsieur en question :

"Moi aussi, j'me suis fais mal, regardez !"

Plus puéril... Ouais, ouais, d'accord. Mais ça picotait un peu quand même. Avec un soupir et rabaissant mon coude, j'enchaînais :

"Je courais, j'allais un peu vite pis paf ! Ça a fait des chocapics  ! Non, non, je blague. Enfin, je suis rentrée dans le petit bonhomme là bas et patatra. On va pas en faire un fromage. Ca arrive aux meilleurs d'entre nous, non ? Et puis, m'sieur Boya, z'êtes de la police ?"

Ça se faisait d'arrêter quelqu'un pour "blessure involontaire sur un mineur" ? Oh la vache ! J'avais pas envie de passer la nuit en taule, moi. Surtout pour un truc aussi con ! Attendez... J'veux mon coup de fil, au moins ! En tout cas, j'en menais par large à présent.

"Moi aussi, j'me suis fais mal, regardez !"

Shingen ne put s'empêcher de sourire, il ne s'était pas attendu a une telle réaction. C'était très enfantin au point qu'il ce dit que l'incident aurait très bien put arriver entre deux enfants du même age. Et dire qu'on le dérangeait pour ça... Un accident. Mais il sentait toujours le regarde de la maman sur sa nuque.

"Je courais, j'allais un peu vite pis paf ! Ça a fait des chocapics ! Non, non, je blague. Enfin, je suis rentrée dans le petit bonhomme là bas et patatra. On va pas en faire un fromage. Ca arrive aux meilleurs d'entre nous, non ? Et puis, m'sieur Boya, z'êtes de la police ?"

Shingen avait un sourire en coin, il était tombé sur un drôle de numéro. mais ça lui changeait un peu des vieilles mamies qui avaient tendance a se perde un peu trop souvent dans les rues à son gout... Surtout qu'elles avaient en plus une forte tendance à être à moitié sourdes, ce qui n'était jamais simple pour expédier l'affaire en vitesse.

"Oui, je suis de la police."

Shingen plissa son uniforme pour attirer son attention au cas ou il aurait échappé à la jeune femme. Il rajusta ensuite ses gants. Il aimait bien porter cet uniforme qui le mettait bien en valeur. Le seul inconvénient était qu'il attirait toutes les petites vieilles comme des mouches sur un pot de miel...

"Mais ne vous inquiétez pas, je suis là parce que la mère du petit est venu se plaindre. Il n'y a pas vraiment de crime. Je vous dirais juste de faire attention à l'avenir. Cependant si vous pouviez prendre une tête un peu triste là, ça m'arrangerait elle ne m’espionnerait plus."

D'un mouvement des yeux, il lui fit comprendre que la mère restait là a les observer...

"Oui, je suis de la police."

Je le regardais réajuster sa tenue. Oui, bon... Ça aurait pu être pour une fête déguisée aussi, hein ! D'accord, j'avais peut être pas forcément fais attention. Qui sait ? A cause du choc, je souffrais peut être d'une commotion cérébrale...

"Mais ne vous inquiétez pas, je suis là parce que la mère du petit est venu se plaindre. Il n'y a pas vraiment de crime. Je vous dirais juste de faire attention à l'avenir. Cependant si vous pouviez prendre une tête un peu triste là, ça m'arrangerait elle ne m’espionnerait plus."

Je jetais un oeil derrière le dos du policier et vit effectivement, que la mère du petit me regardait et que si ses yeux avaient été des fusils... J'aurais pas fais long feu. Je pris donc une mine contrite et réussit même à m'arracher quelques larmes. Cependant, le fou rire n'était pas loin. Je dirais même plus, il était prêt à pointer le bout de son nez. Donc, pour faire bonne mesure, j'enfouissais mon visage dans mes mains. Au moins, ça faisait crédible. Le flic passait pour le gentil qui rétablissait la situation et moi... Je passais pour la garce qui se repentait. Au bout de deux minutes, mon visage toujours caché, je demandais au monsieur :

"Elle nous regarde toujours ? Non, parce que je vais pas rester cent sept ans comme ça."

Mon nez me démangeait sérieusement. Et j'aurais du mal à me le gratter tout en restant crédible. Ni tenant plus, j'enlevais les mains de mon visage et me servais de l'une d'elle pour me gratter le petit bout de mon nez, en fermant les yeux. La vache ! Ça faisait du bien ! Fort heureusement, la mégère était partie, emmenant son marmot avec elle. Histoire réglée !

Avec un sourire, je regardais le policier :

"Vous intervenez souvent sur des affaires de ce genre ? Non, parce que, c'est un boulot difficile. Vous devez être sacrément fatigué en fin de journée, hein ?"

Petite blague gratuite mais bon. Vu que j'avais joué le jeu, je pensais pouvoir me le permettre. Au pire, qu'est-ce qui se passait ? Il le prenait mal. Et bon ! Un égo froissé n'a jamais tué personne !

La jeune femme jouait le jeu ce qui arrangeait bien Shingen. Il s'était retourné pour bien montrer à la mère que la jeune femme pleurait et regrettait son geste. Au moins c'est ce qu'elle montrait. La maman semblait satisfaite et après un mouvement de tête pour se saluer, elle était partit en trainant le pauvre petit qui pleurait en se plaignant du genou écorché.

"Elle nous regarde toujours ? Non, parce que je vais pas rester cent sept ans comme ça."

Shingen attendit que la mère quitte le parc avec son enfant pour lui répondre. Mais lorsqu'il se tourna vers la jeune femme elle était déjà en train de se gratter le nez. Elle était vraiment amusante.

"Elle est partie."

"Vous intervenez souvent sur des affaires de ce genre ? Non, parce que, c'est un boulot difficile. Vous devez être sacrément fatigué en fin de journée, hein ?"

Le sourire de Shingen s'était agrandit dans le coin de sa bouche. Elle se permettait de le taquiner. Elle avait de l'audace.

"Malheureusement ça m'arrive très souvent oui."

Il jeta ensuite un œil au bras de la jeune femme sans la toucher et attira son attention dessus avec un coup de menton.

"Vous devriez faire soigner ça avant que ça ne s’infecte. Voulez vous que je vous accompagne jusqu’à la pharmacie la plus proche ?"

Lui ? Serviable ? Bon samaritain ? Ce n'était qu'une apparence. En effet, en restant près de cette jeune femme en donnant l'impression d'être occupé, il était sur d'une part que personne ne viendrai lui demander de défendre la veuve et l'orphelin ou encore de servir de GPS. De plus cette jeune femme n'avait pas l'air très embêtante, elle serait surement d'une agréable compagnie en attendant que la fin de son service arrive.

"Qu'en dites vous ?"

"Malheureusement ça m'arrive très souvent oui."

Il le prenait bien en fait. Il ne devait pas faire partie de cette catégorie de flics qui se prennent au sérieux un maximum. Comme si être poulet dans la vie était une réussite en soi. Pas que j'avais quoi que ce soit contre eux, hein ! C'est juste qu'en règle générale, je les trouvais plus con que la moyenne (qui était déjà sacrément basse).

"Vous devriez faire soigner ça avant que ça ne s’infecte. Voulez vous que je vous accompagne jusqu’à la pharmacie la plus proche ?"

Mon regard suivit le sien. Ah oui ! Ohhhh... Une nouvelle cicatrice pour bientôt ! J'en avais pas là, en plus. C'est vrai que ça picotait un peu. J'attrapais mon bras et soufflais sur la plaie. Ma mère faisait souvent ça quand j'étais gamine. Et c'est vrai que du coup, ça brulait moins. Je jetais un oeil sur le super cops.

"Qu'en dites vous ?"

"C'est pas de refus. Mais quel homme serviable vous faites !"

Ils commencèrent à prendre ensemble la route de la pharmacie la plus proche. Je soufflais toujours comme une crétine sur mon bras mais je réussis tout de même à demander :

"Alors... Quelle menace vous a été faite pour que vous acceptiez d'endosser l'uniforme ? Me dites pas que c'est par choix, je vous croirais pas ! Ou alors... C'est pour faire craquer les femmes qui aiment bien les hommes en uniforme ? "

Quoique... L'uniforme de flic quand même... Y avait des femmes que ça excitait, ça ? A la rigueur, l'uniforme de pompier. Ou de médecin. Voilà. Ça, ça pouvait être craquant. Mais quelle situation avec un flic pouvait être excitante ? Un policier en train d'aligner une bagnole ? So sex. Imaginant la scène, ma bouche forma un grand sourire.

"C'est pas de refus. Mais quel homme serviable vous faites !"

"C'est bien normal. Un policier digne de ce nom ne laisserait pas une jeune femme en détresse."

Un petit sourire d'ange au coins des lèvres et le tour était joué. Il accompagna donc la jeune femme avec un air sérieux et concerné par son problème. Attachant aussi une certaine importance à ce qu'elle lui disait en aillant l'air le plus absorbé possible. Avec ça si quelqu'un lui adressait la parole c'était qu'il était vraiment en train de mourir, c'était parfait.

"Alors... Quelle menace vous a été faite pour que vous acceptiez d'endosser l'uniforme ? Me dites pas que c'est par choix, je vous croirais pas ! Ou alors... C'est pour faire craquer les femmes qui aiment bien les hommes en uniforme ? "

Il crut sentit comme une petit sarcasme et répondit par un sourire. Il ne pouvait pas lui dire qu'il était devenu flic pour racheter ses erreurs passés, surtout que c'était devenue pire avec le temps, étant devenu ripou, il ne pouvait pas vraiment dire que c'était pour se racheter.

"Certaines femmes adorent les menottes..."

Il lui sourire en lui faisant un clin d’œil afin d'appuyer ses dires un peu coquin. Dans l’espoir qu'il passent comme une lettre à la poste.

"Et vous ? Qu'est ce qui vous pousse à courir comme ça ? Vous étiez poursuivis par un chien ? Ou fuir un mari gênant peut-être ?"

Toujours le petit sourire au coin des lèvres, il attendait une réponse. C'était aussi un moyen de savoir si elle était libre.

"Certaines femmes adorent les menottes..."

Pouffant comme une collégienne tout d'abord, je me mis ensuite à rire franchement. Pas mal le coup des menottes ! La scène était dans ma tête à présent. Shingen Boya, agent de police, en caleçon, avec sa casquette sur la tête, au pied du lit où une jeune donzelle était menottée. L'image me fit rire de plus belle, tant est si bien que j'essuyais quelques larmes au coin de mes yeux.

"Et vous ? Qu'est ce qui vous pousse à courir comme ça ? Vous étiez poursuivis par un chien ? Ou fuir un mari gênant peut-être ?"

Reprenant mes esprits, je fis un petit sourire :

"Je cours pour courir. J'veux dire... Il m'arrive rarement d'être fatiguée en fin de journée, j'ai trop d'énergie à revendre pour ça ! Alors, dans l'espoir que ça me fatigue un peu et aussi pour que ça me fasse du bien, je cours."


Je poursuivis tout en marchant :

"Et puis, j'ai pas peur des chiens. Au pire, ils mordent, hein ! Et concernant le mari... Heurk ! Je saurais pas quoi en faire ! Sérieusement, faut avoir du temps pour ces choses là. Pour faire des petites sorties en amoureux et tout et tout. Et j'ai tendance à ne consacrer du temps qu'à moi. Ou à consacrer mon temps aux autres s'ils peuvent m'apporter des informations."

Fallait pas se voiler la face. J'étais (un peu) égoïste. L'idée de ne plus avoir du temps pour faire les choses que j'aimais... Ça me terrifiait. Même par amour, ça ne devait pas être facile. Ou plutôt, est-ce que ça l'était justement parce qu'on était amoureux ? Pfouuu... Épuisée par ces considérations de bonne femme rêveuse, je poursuivis :

"Et vous, Shingen, que faites-vous durant votre temps libre ? Est-ce que vous en avez au moins ? Ou vous passez votre temps à jouer les policiers qui courent après les voleurs ? Oh !! Vous vous êtes déjà servi de votre arme ? "

Shingen pinça les lèvres lorsqu'elle se mit à rire. Il ne savait pas si elle se moquait des femmes qui aimaient être menotter, ou bien de lui. Et bien que c'était agréable de voir une femme rire aux éclat, il ne pouvait s’empêcher d'être un peu vexé. Son égo d'homme étant un tout petit peu égratigné.

"Et puis, j'ai pas peur des chiens. Au pire, ils mordent, hein ! Et concernant le mari... Heurk ! Je saurais pas quoi en faire ! Sérieusement, faut avoir du temps pour ces choses là. Pour faire des petites sorties en amoureux et tout et tout. Et j'ai tendance à ne consacrer du temps qu'à moi. Ou à consacrer mon temps aux autres s'ils peuvent m'apporter des informations."

Voilà qu'il avait affaire à une vraie pile électrique ! Mais ça n'était pour lui déplaire, au contraire elle était vraiment amusante, Shingen trouvait qu'elle ressemblait vraiment à une enfant qui courait partout, mais une enfant vraiment mignonne qui nous donne le sourire rien qu'à la regarder s'amuser. Comme si ce genre de personne était capable de nous rappeler cette partie de notre enfance. Shingen perdit son sourire à cette pensé. Sa propre enfance, il l'avait passé à envier les autres enfants, les enfants comme elle. Et pourtant, il ne connaissait rien de leur vie. être adulte signifiait qu'aujourd'hui il savait que ces enfants avaient peut-être eut une enfance pire que lui mais avaient réussit à passé outre. à être fort.

"Et vous, Shingen, que faites-vous durant votre temps libre ? Est-ce que vous en avez au moins ? Ou vous passez votre temps à jouer les policiers qui courent après les voleurs ? Oh !! Vous vous êtes déjà servi de votre arme ? "

Shingen retrouvait son sourire, oui, vraiment comme une enfant. C'est ce qui l'aida à ne plus se sentir insulté lorsqu'elle avait rit en lui parant du désire de certaines femmes.

"Seulement sur le champ de tir."

Il lui sourit une nouvelle fois, avant de regarder devant lui histoire de ne pas se prendre un poteau, là son égo ne s'en serait pas remis.

"J'ai du temps libre en effet, je le passais à rénover mon loft, mais maintenant que c'est fini j'en profite surtout. Mais je n'ai même pas encore eut le temps d'y menotter une femme depuis la fin des travaux. Dommage que vous n'aillez pas l'air très intéressé par cette idée."

Avec son petit sourire en coin, il poussa la porte de la pharmacie. Il y avait la queue, mais lorsqu'on le vit entrer en uniforme, un pharmacien se précipita pour les servir. Shingen lui montra les petites blessures et demanda un kit de soin, ce qui ne fut guerre long.

"Vous arriverez à vous soigner, ou vous voulez un coup de main ?"

"Seulement sur le champ de tir."


Qu'est-ce que ça devait être libérateur de tirer avec une arme. Une fois, j'en avais tenu une entre les mains. Et tandis que je l'avais entre les mains, je me disais que contrairement à ce que je pensais, ce n'était pas particulièrement flippant. Bien au contraire. Impressionnant, c'est vrai. Mais j'avais l'impression d'être invincible. Pas du genre à tuer tout le monde pour me sentir puissante, hein. Seulement protégée. 

"J'ai du temps libre en effet, je le passais à rénover mon loft, mais maintenant que c'est fini j'en profite surtout. Mais je n'ai même pas encore eut le temps d'y menotter une femme depuis la fin des travaux. Dommage que vous n'aillez pas l'air très intéressé par cette idée."

Je relevais un sourcil, avec un sourire :

"Pfff... On ne me menotte pas, monsieur le policier. C'est moi qui menotte ! Un loft, hein ? Veinard ! Moi je vis dans un petit trois pièces. Pas terrible mais en même temps, j'me dis... Vu le temps que j'y passe, c'pas dramatique !

Je passais tandis qu'il m'ouvrait la porte. Et c'est avec stupéfaction que je regardais Shingen se faire servir, alors que d'autres faisaient la queue. Le regard au ciel, je soupirais. Après, fallait pas s'étonner que les gens aient une mauvaise opinion de la volaille.

"Vous arriverez à vous soigner, ou vous voulez un coup de main ?"

"Je sais que j'ai l'air d'une fille un peu cruche (généralement, c'est l'effet voulu) mais je crois m'en sortir pour me mettre un pansement."

Je lui tirais la langue et m’exécutais. Après un pschit d'antiseptique et un pansement, j'étais comme neuve.

"Et voilà ! Plus de bobo monsieur l'agent ! Tout ça grâce à vous ! Non, non, ne soyez pas modeste, sans vous, je ne me serais pas soignée, ça se serait infecté et je serais sûrement morte un mois plus tard. Autant dire que vous m'avez sauvé la vie."

Un petit sourire et un coup de coude plus tard et je poursuivais :

"Ça vous dis de me raccompagner jusqu'au parc ? Ce serait dommage que je me perde, non ?

"Pfff... On ne me menotte pas, monsieur le policier. C'est moi qui menotte ! Un loft, hein ? Veinard ! Moi je vis dans un petit trois pièces. Pas terrible mais en même temps, j'me dis... Vu le temps que j'y passe, c'pas dramatique !

Shingen eut un sourire, il ne lui avait pas avoué qu'il ne serait pas dérangé à l'idée d'être lui même menotté afin que la conversation ne dérape pas.

"Et voilà ! Plus de bobo monsieur l'agent ! Tout ça grâce à vous ! Non, non, ne soyez pas modeste, sans vous, je ne me serais pas soignée, ça se serait infecté et je serais sûrement morte un mois plus tard. Autant dire que vous m'avez sauvé la vie."

Shingen avait rit en soufflant légèrement. Il ne pouvait pas se relâcher au point d'éclaté de rire, mais elle semblait avoir comprit son jeu et s'en amusait autant que lui visiblement.

"Ça vous dis de me raccompagner jusqu'au parc ? Ce serait dommage que je me perde, non ?

"Bien sur, je suis à votre service."

Un petit sourire en coin, c'était une bonne journée. Il n'avait pratiquement rien foutu, et c'était grâce à elle. Il lui devait beaucoup et voilà qu'elle poursuivait de manière à le faire glander encore plus. Quelle jeune fille remarquable il avait en face de lui.

"Je m'en voudrai si vous vous perdez. N'hésitez pas à vous appuyer sur mon bras si vous avez du mal à marcher ?"

Le sourire aux lèvres, il lui avait tendu son bras replié comme le faisait les vrais gentlemans. Il s'amusait drôlement bien aujourd'hui ! Ils étaient sur le chemin du retour, mais Shingen prenait son temps. Histoire qu'a l'arrivé au parc, ça soit la fin de son service.

"Alors comme ça, vous négligez votre santé lorsqu'il n'y a pas un charmant policier pour vos escorter ? Vous devriez faire plus attention, une jolie fille comme vous, ça serait dommage de vous défigurer pour une simple chute vous ne trouvez pas ?"

"Bien sur, je suis à votre service."

J'exultais. C'était vraiment la classe d'avoir un flic à son service, non ? Ou la honte ? Qu'importe, moi j'en éprouvais de la fierté. Et puis, pour ne rien gâcher, il n'était pas vilain du tout. Ce qui, il faut l'avouer, ajoutait du beurre aux épinards.

"Je m'en voudrai si vous vous perdez. N'hésitez pas à vous appuyer sur mon bras si vous avez du mal à marcher ?"

Ni une ni deux, je glissais mon bras contre le sien. Au passage, je pouvais sentir la musculature de Shingen. la vache ! Il faisait du sport ce mec là ? En tout cas, clairement, je me sentais en sécurité avec cet homme. Étais-ce le cas quand on était en compagnie de n'importe quel autre policier ? Aucune idée. Je n'en avais pas fréquenté beaucoup. Et je ne souhaitais pas que ça change... Ahaha... Foutue idée préconçue. 

"Alors comme ça, vous négligez votre santé lorsqu'il n'y a pas un charmant policier pour vos escorter ? Vous devriez faire plus attention, une jolie fille comme vous, ça serait dommage de vous défigurer pour une simple chute vous ne trouvez pas ?"

Je tournais la tête vers lui avec un sourire.

"Si vous saviez... Le nombre de fois où je me suis pris des gamelles ! J'ai pleins de cicatrices. C'est ma fierté d'ailleurs. Bon... La plupart ne sont pas visibles comme ça, mais tout de même. Au moins, ça montre que j'ai du vécu, vous ne trouvez pas ?"

J'ajoutais, sans plus tarder :


"Vous préférez les nunuches qui ne savent rien faire d'autre que glousser et se maquiller comme des pots de peinture ?

D'accord. Cette question était surtout destinée à me rassurer. Sur quoi ? Le fait que je sois une femme qui plaise un petit peu aux hommes. C'est bien beau de se dire qu'on s'en fout mais bon... Au final, je voulais juste savoir si je lui plaisais, rien qu'un petit peu. Sans déconner, sans faire de sous-entendu. Juste pour savoir.

La jeune femme s'était accrochée à son bras. Shingen en avait été surprit même si c'était lui qui le lui avait proposé. Après tout, tout le monde détestait les flics. Et les rares personnes qui ne les détestaient pas finissaient par les détester à son contact. Mais c'est vrai qu'il s'était montré gentil avec elle. Après tout il n'avait eut aucune raison de ne pas l'être. Elle avait joué son jeu, et en plus elle l'avait amputé d'un ronde ennuyeuse pour lui offrir une balade en agréable compagnie.

"Si vous saviez... Le nombre de fois où je me suis pris des gamelles ! J'ai pleins de cicatrices. C'est ma fierté d'ailleurs. Bon... La plupart ne sont pas visibles comme ça, mais tout de même. Au moins, ça montre que j'ai du vécu, vous ne trouvez pas ?"

le policier eut un léger sursaut. Il serait resté imperceptible si seulement elle n'avait pas été directement à son contact. Il repensait a ses propres cicatrices. Il n'en retirait aucune fierté. Au contraire elles étaient pour lui synonyme de trahison, de déshonneur, de honte, et d'abandon. Son seul ami. Son seul ami qui l'avait marqué à vit. Le feu. Avait-elle sentit cette demi seconde de faiblesse en lui, ce léger sursaut ?

"Vous préférez les nunuches qui ne savent rien faire d'autre que glousser et se maquiller comme des pots de peinture ?

Heureusement il avait repri son assurance et ce moment de doute était déjà loin derrière lui. Il avait posé son regard sur elle, comme si son instinct d'homme avait sentit à travers cette question qu'elle cachait quelque chose de plus profond. Comme lorsqu'une femme demande à son mari si elle n'aurait pas grossi. Mais même si son instinct avait flairé le piège, Shingen n'était pas du genre à mentir.

"Bien sur, elles sont belles et très simple. C'est pratique pour parvenir à ses fins."

Un autre regard vers elle, différent cette fois, beaucoup plus intense. Il se devait de répondre à la question qui n'avait pas été posée. Ne se cachant pas, il la déshabillait des yeux, essayant de deviner où se trouvait toutes ces cicatrices. Surement sur les jambes et les avant bras pour la plus part. Sauf s'il lui était arrivé plus dures aventures que quelques chutes... Peu importe, il devait répondre, où était sa préférence ?

"Mais à choisir je préfèrerai pour mes vieux jour une femme avec qui je pourrais discuter. Une qui a des histoires à raconter. Et pourquoi pas parler de ces cicatrices que j'aurai eut le temps d’apprendre par cœur. Puis-qu’après tout, je ne serai plus bon qu'a discuter."

Un sourire suffisant au coin des lèvres, il était plutôt fier de sa réponse. Et aussi amusé par cette conversation. Serait-elle outrée par cette réponse ? Amusé ? Il avait hâte de le savoir.

"Bien sur, elles sont belles et très simple. C'est pratique pour parvenir à ses fins."


Je le regard, les sourcils froncés. Bah... Je suppose que la plupart des hommes raisonne ainsi. Ils ne pensent pas seulement à leur bistouquette mais agissent directement dans son intérêt. Pfff... Pour le coup, je trouve ça moins drôle.

"Mais à choisir je préfèrerai pour mes vieux jour une femme avec qui je pourrais discuter. Une qui a des histoires à raconter. Et pourquoi pas parler de ces cicatrices que j'aurai eut le temps d’apprendre par cœur. Puis-qu’après tout, je ne serai plus bon qu'a discuter."

Ce coup-ci, ça ne prend pas. Pas que ça ne me fasse pas rire. Mais j'ai l'impression d'avoir affaire à monsieur tout le monde alors que je le trouvais plutôt intéressant au début. Je sais ce qui lui conviendrait. Une femme pour discuter, faire la popotte, etc... et une maîtresse. Stupide, blonde à souhait, avec une grosse poitrine prête à... Enfin... Voilà. Pas étonnant que les hommes ressentent le besoin d'avoir plusieurs conquêtes à la fois. Saleté d'instinct de chasseur. Je lève les yeux au ciel.

"Parfois, j'ai l'impression que les hommes sont tous pareils. Ça vous fait pas le même effet concernant les femmes ? Vous vous dites pas qu'une fois en avoir connu une seule, vous avez connu toutes les autres ?

Je regarde devant moi. Nous approchons du parc. Même si je suis déçue, la conversation avec Shingen me plait. Alors, intentionnellement, je ralentis le pas. Ben oui... Même s'il est comme les autres, il a le mérite d'être honnête. Même si j'aurais préféré qu'il mente pour le coup... En fait, à choisir, je préfère qu'on blague. Qu'on reste en surface. Oui, c'est mieux.


"Alors, quoi de prévu pour ce soir ? Vous êtes en service ? Ou, soirée détente ou vous allez vous prendre une bonne mine à l'alcool ?"

"Parfois, j'ai l'impression que les hommes sont tous pareils. Ça vous fait pas le même effet concernant les femmes ? Vous vous dites pas qu'une fois en avoir connu une seule, vous avez connu toutes les autres ?

Sa réponse ne lui avait visiblement pas plu. Elle avait l'air déçu. Shingen se demandai à quoi elle s'attendait comme réponse, non pas pour répondre la même chose, mais par curiosité.

"Non, Certains type de femmes se ressembles, mais bien souvent, elles sont très différentes, unique, et c'est ça qui est excitant. Peu importe combien on essait de s'en approcher, elle pourra toujours nous surprendre, et c'est valable pour beaucoup de femmes. Comment résister ?"

"Alors, quoi de prévu pour ce soir ? Vous êtes en service ? Ou, soirée détente ou vous allez vous prendre une bonne mine à l'alcool ?"

"Je ne bois pas !"

Shingen avait répondu un peu trop précipitamment. De manière un peu sèche aussi. Mais sous entendre qu'il était alcoolique alors qu'il travaillait si dur pour s'éloigner de tout ce que représentait son père...

"Je veux dire pas comme ça, je ne me soule pas. Perdre le contrôle de moi même est une chose qui me répugne."

Même s'il était évident que beaucoup de gens éprouvait du plaisir justement à lâcher prise ainsi, pour lui c'était effrayant. Lui qui n'avait personne, lui qui n'avait que lui, que deviendrait-il s'il se perdait ? Cette idée était effrayante. Shingen se plaisait à penser que même s'il n'avait pas eut pour principe de ne pas ressembler à son père, il n'aurai tout de même pas aimé boire jusqu’à l'ivresse. Non il était différent ! Cette idée le rassurait.

"Qu'aurai-je du répondre pour vous plaire ? Sur mes préférences en matière de femmes ?"

"Je ne bois pas !"

Je le regarde, étonnée. Pourquoi cette réaction si vive ? Est-ce que j'ai dis quelque chose qui ne fallait pas ? Ou peut être tente-t-il de se convaincre lui-même ?

"Je veux dire pas comme ça, je ne me soule pas. Perdre le contrôle de moi même est une chose qui me répugne."


J’acquiesce avec un sourire que j'espère doux. Je peux comprendre ce qu'il dit. A une époque, il m'est arrivée de fumer un peu d'herbe. Ça n'a pas duré parce qu'effectivement, tout comme lui, je trouve que la sensation de perdre le contrôle de soi-même est tout à fait déstabilisante. Tout comme avec l'alcool quand on en consomme trop je suppose. N'ayant jamais bu à ce point, je ne peux que faire la relation avec ma propre expérience.

"Qu'aurai-je du répondre pour vous plaire ? Sur mes préférences en matière de femmes ?"

Je rigole franchement à présent et après quelques hésitations :

"Je ne crois pas qu'il y avait de bonnes réponses. J'aurais préféré entendre ce que je voulais entendre. Mais au final, c'est plus intéressant que vous ayez dis ce que vous pensiez, non ? Je ne cherche pas à connaître l'homme qui chercherait juste à me plaire. Je voulais juste un peu mieux vous connaitre, vous."

Ma phrase est plutôt alambiquée et moi-même, j'ai du mal à m'y retrouver. Ai-je été assez claire ? A moitié claire pour moi en tout cas. Mais je n'y peux rien si j'ai tant de mal à me faire comprendre. Du moins, à l'oral. A l'écrit, quand je suis face à une page blanche, je n'ai aucune mal à m'exprimer. Toutefois, face à un interlocuteur, la donne change complètement. C'est le cas avec Shingen.

"Et puis, au final, à ce genre de questions, il n'y a jamais vraiment de bonnes réponses. Vous ne pensez pas ?"

"Je ne crois pas qu'il y avait de bonnes réponses. J'aurais préféré entendre ce que je voulais entendre. Mais au final, c'est plus intéressant que vous ayez dis ce que vous pensiez, non ? Je ne cherche pas à connaître l'homme qui chercherait juste à me plaire. Je voulais juste un peu mieux vous connaitre, vous."

Shingen lui fit un sourire aimable, il aimait bien cette réponse, mais il était quand même conscient de l'avoir déçut, bien que ça ne l'avait pas mis mal à l'aise ni dérangé, il était comme ça.

"Et puis, au final, à ce genre de questions, il n'y a jamais vraiment de bonnes réponses. Vous ne pensez pas ?"

"c'est même sur, mais justement afin de mieux vous connaitre moi aussi, j'aurai aimé savoir ce que vous auriez aimer entendre."

Il lui sourit, d'une manière un peu plus maligne, il avait hâte de savoir ce qu'elle attendait d'un homme. D’ailleurs en parlant de ça...

"Quand à vous ? Quel est votre type d'homme ? Grand beau et musclé ? Les rat de bibliothèque avec lunette à triple foyers ? Un geek ?"

Les geek étaient d'avantage à la mode aujourd'hui, il avait lu quelque part que les femmes aimaient les hommes doués en informatique maintenant.