Matsue Gakuen
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 Jeanne Dubreuil

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AuteurMessage
Jeanne Dubreuil
Admin
Jeanne Dubreuil


Messages : 52
Date d'inscription : 22/07/2013
Age : 43
Profession : Médecin urgentiste

Jeanne Dubreuil Empty
MessageSujet: Jeanne Dubreuil   Jeanne Dubreuil EmptyDim 28 Juil - 19:24

Dubreuil - Jeanne



"It's a new dawn, it's a new day, it's a new life and i'm feeling good
"







Personnage
|- Nom : Dubreuil
|- Prénom : Jeanne
|- Date de naissance : 20/03/1981
|- Âge : 32 ans
|- Groupe souhaité : Citadins
|- Pour quelle raison ? : Être medecin urgentiste

HRP
|- Comment avez-vous connu le forum ? : ///
|- Notez votre présence sur le forum : ///
|- Pourquoi ce forum ? : ///



"Physique"

Quand je regarde dans une glace, je ne vois rien d'autre que le temps qui passe. Ni ma silhouette encore attirante, du moins je crois, ni mes longs cheveux blonds ou encore mes jolis yeux gris me rassurent. Je ne vois que les petits ridules qui commencent à se former au coin de ma bouche, au coin de mes yeux, sur mon front. Elles sont infimes et pourtant bien là pour me rappeler que le temps s'écoule bel et bien. Je ne me torture pas et n'essaye pas de cacher cela à l'aide de coloration ou encore de crème miraculeuse. Mes cheveux deviendront un jour blanc et ma peau se parcheminera. Alors, le fait que j'ai été un jour jolie ou pas selon tel ou tel critère n'aura plus vraiment d'importance. Pourquoi j'y pense alors ? Parce que le temps semble glisser entre mes doigts comme le feraient des grains de sables. Rapidement et subrepticement. Le temps de me demander ce que j'ai fais la veille , une année s'écoule. Du moins, c'est l'impression que j'ai en permanence. Peut être parce que je ne profite pas assez de cette vie en me disant que je me rattraperais dans l'autre. Dans celle-ci tout du moins, selon les connotations de notre mode de vie et de notre culture, je suis une femme physiquement désirable.

"Caractère"

Sans nul doute, je suis quelqu'un de nostalgique. Cependant, il m'est plus dur de déterminer la cause de cette nostalgie, s'il en existe vraiment une. Je réfléchis. Beaucoup. Peut être trop. Mais je fonctionne ainsi. J'ai besoin de ça pour avoir conscience de ce qui m'entoure, que ce soit des gens ou des lieux que je vois. Un temps d'assimilation. J'ai constamment des regrets que je repense, le soir dans mon lit, à la journée que je viens d'accomplir. Je me dis qu'à tel instant, je n'aurais pas du dire ça. Qu'à tel moment, j'aurais du sourire ou bien me fâcher. Avoir telle répartie face à telle personne. Je me morigène seule dans mon lit, en me promettant que demain est un autre jour. Et pourtant, je n'apprends pas. Pas assez vite.
Ce qui ne m'empêche pas d'être sociable. Peut être pas autant que je le voudrais mais je le suis assez pour ne pas craindre une nouvelle rencontre. Je n'aime pas pour autant sortir, faire la fête. Les ambiances bruyantes m'attirent beaucoup moins qu'une soirée calme en solitaire. Je souris, je ris, je blague mais jamais assez pour me sentir parfaitement intégrée à un groupe. Ce léger décalage qu'il semble y avoir entre moi et les autres ne s'atténuent jamais vraiment à mes yeux. J'ai grandis avec cette idée en tête. Avec cette barrière imaginaire entre moi et le monde. Je l'ai peut être créée pour me sentir différente.


"Histoire"

La première fois que nous sommes allées, ma mère et moi, chercher ma première paire de lunettes, je devais avoir 7 ans. J'ai presque l'impression que ma vie a commencé à ce moment précis. Je me souviens avoir pleuré parce que je me doutais que mes camarades de classe allaient se moquer de moi, les ayant déjà vu faire avec d'autre malheureux « bigleux ». Ma mère n'a pas éludé mon chagrin et contrairement à ce que bien des parents auraient fait, elle l'a pris au sérieux. Je revois encore son sourire tandis qu'elle m'expliquait que porter ces lunettes étaient un privilège bien grand. Que ces lunettes de me permettraient pas seulement d'y voir mieux mais qu'elles me permettraient également de voir des choses que personne d'autre n'aurait pu voir. Je me suis mise dans la caboche que ces lunettes étaient magiques. Je m'attendais presque à avoir des pouvoirs, je crois. Ma mère m'a montré à ce moment là un homme assis par terre, qui tendait la main sous le regard fuyant des passants.

« Qu'est-ce que tu vois ? »

Je me rappelle avoir fixé cet homme un moment. Je m'attendais à voir des ailes, des cornes, qu'importe. Voir autre chose que ce pauvre clochard. Mais je ne comprenais pas.

« Un monsieur qui demande de l'argent. »

Ma mère sourit puis me caressa la joue, tendrement. Enfin, elle attrapa ma main et s'approcha de l'homme. Avec ce même sourire (qui, je l'espère, me restera éternellement en mémoire), elle laissa tomber quelques pièces dans la main de celui que j'avais nommé monsieur et qui la remercia chaudement puis lui souhaita une bonne journée. Enfin, nous poursuivîmes notre route jusqu'à la voiture. N'y tenant plus, je lui demandais ce qu'elle avait vu :

« Seulement un homme qui avait besoin d'un regard, de quelques pièces et d'un sourire, ma chérie. »

Ma mère n'était avare ni de son temps, ni de son argent pour ceux qui en avaient besoin.  Et pour les voir, elle n'avait pas besoin de lunettes.

Elle est et a toujours été mon soleil. Lorsqu'elle est décédée, j'avais quinze ans. La vie lui avait bien mal rendue sa gentillesse envers les autres. Mais je n'ai pas d'amertume ni de chagrin quand j'y pense. J'y vois juste le signe du temps. Qui passe inévitablement. Celui-là même qui l'a rapproché de la maladie. Qui a amené le cancer à la ronger, à grignoter tout ce qui avait pu la définir un jour.

Je n'ai jamais été très proche de mon père. Nous vivions en communauté. Je le respectais et il faisait de même. Je crois que j'aurais pu vivre avec un inconnu sans voir de différence. La seule chose qu'il a jamais eu de moi et qu'il aura jamais je crois, c'est ma gratitude. Je lui ai donné quand il m'a permis d'entreprendre mes études de médecine. Un cursus long, coûteux. Il n'étais pas obligé de me donner son accord, son approbation ou même sa protection. Il l'a pourtant fait. C'est la pièce qu'il m'a donné et ce sourire que je lui ai rendu.

Pourquoi la médecine ? Parce que malgré mes lunettes, je n'étais pas capable de la même empathie que ma mère. Elle arrivait à deviner la souffrance dans les yeux d'une personne, sans même la connaître, sans même lui parler. Aujourd'hui, et bien que médecin à présent, je sais que c'est un don qu'elle avait. De Dieu ? D'une plus grande force ? Qu'elle s'était donnée à elle-même ? Je n'en sais rien mais il était bel et bien là.

Moi, c'est à l'aide de mes radios, de mes outils, de mes questions que je sonde le mal. J'aide à l'aide de mots rassurants, parfois avec un peu d'humour. Je ne soigne pas grâce à un quelconque talent. Je soigne grâce à un savoir parfaitement maîtrisé, étudié et rabâché.

Pourquoi le Japon ? Tout simplement parce que j'aime cette culture. Parce que depuis toute jeune, je me fascine pour les japonais et leur tradition. Parce qu'aimant tellement ce pays, je me suis acharnée à étudier pendant des années sa langue (complexe mais tellement riche). Je n'imaginais pas exercer ma profession ailleurs qu'ici.

Enfin, pourquoi Kumano ? Un poste était disponible aux urgences de l'hôpital. Tout simplement.


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